Les enjeux 

L’ethnoécologie est la science qui s’intéresse à la façon dont différents groupes culturels humains vivent, comprennent et se représentent leur environnement ainsi que leurs relations avec les entités non-humaines qui les entourent. L’ethnoécologie, interdisciplinaire par nature, intègre et étudie différents systèmes de connaissance permettant de mettre en exergue la pluralité des représentations, des pratiques et des savoirs locaux. Bien que depuis plusieurs années, les sciences de la conservation tentent d’intégrer davantage ces connaissances et ces visions du monde dans leurs stratégies et actions locales et globales, elles peinent cependant à mobiliser l’ethnoécologie. Pourtant, cette discipline a le bagage conceptuel et méthodologique pour traiter des questions théoriques et appliquées qui préoccupent les sciences de la conservation, et pour identifier des actions plus efficaces permettant d’améliorer conjointement le bien-être humain et la santé des écosystèmes à l’échelle locale et globale. Par exemple, l’étude de l’évolution des pratiques et des savoirs des sociétés passées en lien avec l’état de l’environnement actuel (écologie historique, archéobotanique), l’étude des modes de relation à la nature des populations (anthropologie de la nature, géographie culturelle, psychologie environnementale, philosophie), ainsi que l’étude des adaptations à un monde qui change (anthropologie biologique, écologie évolutive, géographie humaine, psychologie de la conservation) sont autant de recherches pertinentes pour les scientifiques et pour les décideurs.

Cependant, l’espace de discussion reste encore à ouvrir pour fédérer les étudiant.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s et chercheur.e.s autour de ces questions. Le succès de la première école thématique (ET) BIOCULTUREL coordonnée par Guillaume Odonne en 2022 a permis de rassembler des doctorant.e.s, des postdoctorant. e.s, des enseignant.e.s chercheur.e.s et des chercheur.e.s autour de réflexions communes sur l’ethnoécologie (https://bioculturel.sciencesconf.org/?lang=fr). Cette première ET a mené à la création du  réseau thématique ETHNOECO porté par Gladys Barragan-Jason (https://ethnoeco.hypotheses.org/). Cette seconde école thématique ETHNOECOTRANS, réalisée dans le cadre du réseau thématique CNRS ETHNOECO, permettra la mise en place d’un espace de réflexion sur l’apport et le rôle important de l’ethnoécologie pour les sciences de la soutenabilité et les changements transformateurs.

Cette ET permettra de transmettre les dernières recherches sur cette thématique et de mettre en oeuvre des ateliers concrets sur le terrain. La mise en place de projets collaboratifs interdisciplinaires réalisés dans le cadre du réseau thématique seront aussi discutés afin de gagner en visibilité académique.

Objectifs scientifiques de l'école.

– Favoriser l’échange autour de l’importance de l’étude des pratiques, des représentations et des savoirs locaux comme levier pour atteindre les objectifs de durabilité/soutenabilité

– Eveiller à une réflexion historique sur la durabilité des pratiques liées à l’usage des ressources environnementales.

– Sensibiliser et échanger autour de l’éthique de l’éthnoécologue (pratique, impact direct, impact sur les communautés, « bonnes » pratiques)

– Permettre à des participants de domaines variés de se rencontrer et de stimuler leurs recherches respectives

Objectifs de formation

Le format de l’ET permettra une montée en compétences des participants sur la thématique générale via des enseignements donnés par des chercheurs et enseignants chercheurs de la discipline dans un cadre convivial, avec des temps de discussion et des moments d’ateliers pratiques. Ce temps d’émulation collectif favorisera les échanges, la maturation des idées et l’élaboration de projets collaboratifs, et permettra de fortifier des relations existantes ou à venir entre les scientifiques des différentes disciplines associées à la thématique et au RT ETHNOECO.

Public concerné

- Prioritairement : chercheur.e.s, enseignant.e.s chercheur.e.s et post-doctorant.e.s en ethnoécologie, écologie, écologie historique, psychologie de la conservation, sciences de la durabilité, anthropologie, botanique, géographie et éthologie et dans les disciplines affinitaires.

- Secondairement : doctorant.e.s dans ces mêmes thématiques et/ou intéressé.e.s par l’élargissement de leurs thématiques de recherches aux champs de l’ethnoécologie et par des collaborations avec des chercheur.e.s ou enseignant.e.s chercheur.e.s d’autres laboratoires.

- A partir de quels constats, analyses, diagnostics ce public est-il ciblé?

L’absence de filière universitaire dédiée exclusivement à l’ethnoécologie et aux études des interactions humains-écosystèmes intégrant les autres disciplines  afférentes fait que les parcours des étudiants et jeunes chercheurs sont souvent très disparates. Si cela stimule l’interdisciplinarité, cela peut aussi parfois provoquer un manque de structure dans la formation et donner aux plus jeunes l’impression d’un manque de cadre académique. L’école thématique sera en premier lieu destinée aux participant.e.s souhaitant renforcer les bases qu’ils auront acquises au cours de leurs parcours respectifs, tout en leur ouvrant de nouvelles perspectives, en particulier dans le champ de l’éthique environnementale et des sciences de la soutenabilité.

Prérequis

Il n’y a pas de prérequis exigé, sinon une expérience préalable de travail de terrain en lien avec les interactions humains-environnement ou humains-nature afin d’ancrer la formation dans une base concrète. Une expérience, voir une curiosité pour des approches interdisciplinaires, est souhaitée.